« On dit chez nous que les îles sont les pas de Dieu sur l’eau. D’où cette magie insolite qu’elles dégagent, chacune à leur manière. Cependant, le chant qui chaque année s’élève de cette grande fête musicale à Porquerolles, est incomparable, un peu comme la traîne de la comète de Halley, qui plane au ciel longtemps après son passage. C’est que le jazz est la parole même de l’indicible, il plane par-dessus la brousse des esprits, souffles des humains aux âmes fracassées. Elle est l’identité même des afro-américains. Identité réduite à un souffle, un souffle magique, toujours renaissant et toujours glorieux, et qui redit chaque fois, leur fidélité indéfectible à l’Afrique. Ici l’histoire s’écrit en musique, et elle s’installe insidieusement au plus profond de notre être, tissant ainsi la trame invisible de ses précieux secrets qui nous lient à l’autre sur cette planète Terre. C’est là le miracle du jazz. »
Simone Schwarz-Bart, 8 juillet 2016
Simone Schwarz-Bart notre flamboyante écrivaine des Antilles nous avait écrit ce texte lors de l’édition 2016 du festival où elle était venue danser, chanter et lire ses romans. Ces lignes de 2016 ont pris encore plus de forces à la lumière de ces moments tragiques qui nous frappent et en particuliers les musiciens qui par dessus tout, ne peuvent plus « tisser la trame invisible de ses précieux secrets qui nous lient à l’autre sur cette planète Terre ». Ce lien essentiel qui nous relie, nous feront tout pour qu’il puisse se consolider pour que nous soyons réunis pour la 20ème édition du festival cet été.
C’est le vœux le plus cher de toute l’équipe du festival. Nous retrouver.
Frank Cassenti
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