ÉDITION 2025

Lundi 14juillet
 
BALLAKÉ SISSOKO & PIERS FACCINI
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SONA JOBARTEH

Ballaké Sissoko et Piers Faccini se posent sur l’île le temps de nous présenter leur dernier album intitulé Our Calling, sous forme de retrouvailles vingt ans après leur première collaboration. Ballaké Sissoko, maître malien de la kora, longtemps en duo avec Vincent Ségal est venu à la musique par son père, alors dans l’orchestre national du Mali. Au décès de celui-ci, Ballaké n’avait que 13 ans et était prêt à prendre le poste de son père dans l’orchestre car petit, il s’était secrètement entraîné à pratiquer l’instrument, son père le destinant à un métier plus « stable ». Mais sa transmission était bien présente et Ballaké a non seulement repris le flambeau mais a fait rayonner le Mali et la kora à travers le monde par son talent exceptionnel. Il se trouve que Piers Faccini, auteur-compositeur (et peintre !) britannique-italien, est lui aussi un grand collaborateur de Vincent Ségal qui a ce talent de fédérer autour de lui les plus belles âmes humaines et musicales. Rien d’étonnant donc à ce que la route des deux se croisent et génère des productions enivrantes. Ballaké Sissoko et Piers Faccini forment la réunion de l’Afrique de l’Ouest et de l’Europe, avec délicatesse, finesse et poésie. Entre transmission et continuité, ce duo va nous transporter dans un voyage musical bercé par la tradition mandingue et la magie des textes, en anglais pour la plupart à l’exception de l’un d’eux, en italien, symbole de la croisée de tous les chemins. Nous avons hâte de répondre à leur appel !

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Nous poursuivons notre voyage en kora pour ce dernier concert du festival en compagnie de Sona Jobarteh, première femme virtuose de l’instrument en Afrique. Un rôle qu’elle embrasse également par son activisme et le maintien de la tradition des griots. Petite-fille du griot de sa lignée, Amadu Bansang Jobarteh, cette compositrice et chanteuse d’origine gambienne et anglaise est également la cousine de Toumani Diabaté. Autant dire que toutes les sources se jettent dans son fleuve pour aboutir à la plus belle des mers. Formée à la kora dès l’âge de 3 ans, elle a poursuivi cet apprentissage en Angleterre. Entre Gambie et Grande-Bretagne, elle s’impose peu à peu dans le paysage jusqu’à ouvrir une école de musique où l’on enseigne la kora, le balafon et le djembé. En parfaite héritière et ambassadrice, elle perpétue les traditions les mêlant aux musiques européennes. Pour le dernier concert du festival, nous sommes gâtés !

Dimanche 13 juillet
 
AMG
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MARION RAMPAL

AMG a emprunté le nom de son quartet à une théorie musicale élaborée par le saxophoniste et flûtiste américain Yusef Lateef, considéré par Archie Shepp si cher au cœur de Jazz à Porquerolles et Sony Rollins, comme un mentor et un précurseur de la World Music : Autophysiopsychic Music Gate. Tout est dit dans la démarche de ces quatre garçons parisiens, honorant les monstres sacrés du jazz tout en faisant la part belle à la contemporanéité de leur époque. Ils soufflent le vent d’un jazz en perpétuelle construction, développant un langage qui puise ses racines dans l’alphabet du free jazz ou du hard bop auquel ils intègrent les flow hip-hop du rap, la force de l’improvisation, le tout porté par une formation instrumentale aussi formelle qu’efficace entre le piano d’Antoine Fleury, les saxophones d’Anthony Jouravsky et la batterie endiablée de Mailo Rakotonanahary « à travers une composition collective spontanée, en exprimant un éventail d’émotions » dit le quartet. Ces vingtenaires manient décidément avec aisance et dextérité l’héritage des anciens et les fondamentaux du jazz avec des propositions incandescentes et novatrices. On peut librement penser que jeune groupe né en 2022 se pare d’un rôle de passeurs pour qui envisage le monde comme pont très étroit, l’essentiel étant de ne pas avoir peur. Et force est de constater que ceux-là n’ont pas peur de le traverser et nous entraîne dans leur fougue contagieuse.

AMG, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

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La divine autrice compositrice Marion Rampal revient fouler les pierres millénaires du Fort Sainte-Agathe, en habituée du festival à la spécificité près qu’elle n’était pas remontée sur la scène du fort Saint-Agathe depuis 15 ans ! Ses performances plus récentes et mémorables à Jazz à Porquerolles s’étant déroulées sur d’autres scènes de l’île. C’est donc avec beaucoup de joie et d’émotion qu’elle revient présenter son nouveau projet intitulé Oizelle. Une ôde à la liberté, à la nature, qui mêle le folklore poétique et musical de la francophonie d’Amérique du Nord, le cajun et le créole. Dans la continuité de son précédent album, elle développe un folklore imaginaire, pratique un langage qui convoque les idiomes du jazz. Marion Rampal, décidément inspirée par les animaux, suggère que « les oiseaux font partie des mythes aux frontière de l’étrange » et Oizel évoque immanquablement la légèreté liée à l’envol d’un battement d’aile, mais aussi le lâcher prise : "L’oiseau, sa symbolique à laquelle se rattache l’idée de liberté, m’a accompagnée tout au long de la gestation de cet album dont l’enjeu était de s’emparer de la langue française plus que je ne l’avais fait précédemment" décrit-elle. Il lui tenait donc à cœur d’exprimer sa sensibilité, dans une langue française multiple et mélodique. Elle s’engage sur la voie d’une métamorphose musicale en s’accompagnant pour la première fois à la guitare qui lui a servi de trame musicale (« facile à transporter pour composer en tout lieu ») sur quelques morceaux. Elle sera entourée de son équipe fidèle avec Matthis Pascaud à la guitare, Simon Tailleu à la contrebasse et Rapahël Chassin à la batterie. Elle poursuivra ses pérégrinations  en évoquant des souvenirs liés à l’enfance, de ces souvenirs qui remontent à mesure que l’on avance dans l’âge adulte. Notamment ceux qui lui viennent de ses deux grands-mères aujourd’hui disparues réinventent les mots employés, les chansons qui ont bercé son enfance marseillaise avec un ancrage à Bandol. Une fille du sud qui a parcouru les océans, tissant des fils entre les cultures, les mémoires, la chanson et le jazz, nourrie de ses explorations, de ses rencontres, tant humaines qu’animales !

Marion Rampal, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

Samedi 12 juillet
 
YOM x CECCALDI
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JOWEE OMICIL

Yom est un clarinettiste explorateur des temps modernes. Ses affinités originelles le plonge dans la musique Klezmer, qui puise ses sources dans les musiques du Moyen-Orient, d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est, dans la tradition séculaire des juifs ashkézanes entrainant leur auditoire dans des danses festives et survoltées. L’auteur du très acclamé With Love avec ses  Wonder Rabbis explore son nomadisme musical en approchant d’autres terres, encore plus mystiques convoquant la transe et une quête de spiritualité. Chercheur insatiable et compositeur fiévreux, il multiplie les directions artistiques puisant tantôt dans l’univers du classique, de l’électro, du rock, avec la liberté effrontée de ce qui fait l’essence du jazz. De sa rencontre avec les frères Ceccaldi, Théo le violoniste et Valentin le violoncelliste et bassiste, virtuoses déjantés, naît un premier projet musical, « Illuminations », puis un second au territoire encore inexploré. Avec « Le Rythme du Silence » le trio nous entraîne dans une plongée poétique, une méditation vers des infinis extatiques, chère à Yom et que les deux frères épousent et transcendent. Les silences sont une matière sonore au même titre que les instants joués et s’entrelacent dans une sorte de complémentarité indispensable à cette création aux rives ondulantes.  Il fallait bien que ces trois fusionnent un jour, vibrant chacun de ce feu intérieur aussi trompeur que l’eau qui dort.

 

Yom x Ceccaldi, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

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Jowee Omicil est un saxophoniste magnétique, mais aussi multi-instrumentiste qui multiplie les langues et les collaborations les plus riches avec Roy Hargrove, André 3000 Tony Allen ou encore BCUC. Il approche avec autant d’aisance le jazz, le funk, les musiques haïtienne et caribéenne. Pas étonnant pour ce nomade dans l’âme, fils d’émigrants haïtiens, ayant grandi à Montréal, étudié à Boston au Berklee College of Music, vécu à New York, à Paris et là où son cœur musical le guide. Dans la lignée de cet état d’être, il se distingue par ses improvisations telluriques qui vous laissent sans le souffle. Il collabore aujourd’hui avec d’autres artistes de renom, dont le batteur guadeloupéen Arnaud Dolmen, récipiendaire d’une victoire du jazz et multi-primé. Assister à un concert de Jowee Omicil c’est faire l’expérience unique, et privilégiée, d’un voyage mystique et libérateur !

Jowee Omicil, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

Jowee Omicil, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

Vendredi 11 juillet
 
LAGON NWAR
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KUTU

Lagon Nwar est un territoire, un espace de liberté et de poésie où se mêlent les cultures, les voi(e)x et les corps. On y retrouve les traditions et les langues entrelacées dans l’intensité d’une fièvre musicale qui porte haut et fort les couleurs de la Réunion, Ouagadougou ou Paris. Les frontières sont mouvantes, l’âme balancée et les rythmes chaloupés laissant même la place à la douceur de s’immiscer au gré des humeurs. C’est ainsi que l’afro-jazz, le maloya, l’afro beat, la pop psychédélique ou encore la folk ouagalaise se retrouve portée par quatre musiciens aussi complices que riches de leurs parcours respectifs : Quentin Biardeau au saxophone, Ann O’aro à la voix, Valentin Ceccaldi à la basse et Marcel Balboné à la batterie, aux percussions et à la voix. Ils nous invitent dans leur univers, nous entrainent dans leur furieuse aventure et nous content leur histoire en créole, en bissa, en français ou en mooré. Prêts pour le voyage ? Vous en ressortirez transformés et qui sait, mystifiés !

Le voyage se poursuit avec KUTU ! Qui n’a jamais assisté à un concert de Kutu aura la chance de découvrir une ambiance aussi folle que déjantée. Et musicalement très pointue ! Ce collectif, que l’on qualifie d’éthio-transe, a vu le jour au fil des nuits underground d’Addis-Abeba qui ont d’abord fait se rencontrer en 2020 le violoniste Théo Ceccaldi et l’envoûtante Hewan Gebrewold à la voix aussi puissante qu’hypnotique, héritière de la tradition orale des Azmaris d’Éthiopie. Ces derniers sont des artistes que l’on compare à des griots, maîtres dans l’improvisation qui slament, déclament ou chantent des histoires ancrées dans le présent et non dans le passé, la plupart du temps dans les lieux publics. Les sons ancestraux sont ici transcendés par l’énergie hyperactive d’une jeunesse éthiopienne qui tout en leur faisant honneur, s’en affranchit pour les porter vers des envolées contemporaines et incandescentes. On n’oublie pas d’où vient mais on sait où l’on va, dans la parfaite lignée d’une transmission sublimée. Le duo fondateur devient collectif en s’adjoignant les talents de Cyril Atef, batteur virtuose à l’énergie punk, d’Akemi Fujimori aux claviers/synthétiseurs et Valentin Ceccaldi, frère violoncelliste de Théo ici à la basse. Dans une transe où se mêlent le jazz, l’électro, l’improvisation, les sons azmaris, en toute liberté, le collectif célèbre  dans leur dernier (et deuxième) album « Marda » la place de la femme, la reconnaissance du travail, le courage, la famille, la fête, l’amour et ses déceptions. Un programme où la profondeur se mêle à l’énergie puissante d’une expérience musicale unique. Théo Ceccaldi dit de son album : « Marda a été pensé comme un manifeste de la musique de la nouvelle génération à Addis Abeba et en Europe et représente l’ouverture sur le monde, le partage des cultures, et la fraternité, la paix entre les peuples ». Kutu signifie « aller de l’avant » et on a envie de les suivre jusqu’au bout de la nuit !

Lagon Nwar, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello

KUTU, Jazz à Porquerolles, juillet 2025 (c) Lili Le Gouvello


Bienvenue dans Tapage JAZZ! L'édition quotidienne du Festival. Chaque jour, des articles seront mis en ligne pour annoncer les concerts du soir, les dessins de Lili illustreront les textes et sans doutes quelques surprises viendront s'immiscer dans ce joyeux...Tapage!

Rendez-vous le 11 juillet pour l'ouverture du Festival!

Stay tuned!

(c) Lili Le Gouvello, Jazz à Porquerolles, juillet 2025

ÉDITION 2023

Mônica Passos, Jazza à Porquerolles, le 12 juillet 2023 @Alice Enrico

                                   ****
Majid Bekkas, Jacques Schwarz-Bart,
Jean-Paul Bourelly
"Gnaoua Project"

Majid Bekkas, multi-instrumentiste d'exception au carrefour des musiques traditionnelles nord-africaines et des cultures musicales du monde, dont la générosité et la chaleur légendaires n'ont d'égales que son talent, invite ce soir le saxophoniste engagé Jacques Schwarz-Bart et l'électrisant guitariste Jean-Paul Bourelly, à rejoindre sa formation de musiciens gnawi, spécialement pour Jazz à Porquerolles! La musique Gnawa, qui provient en partie du Maroc, est liturgique, poétique et parente dans ses pratiques rituelles à celles des confréries soufies maghrébines. Pleine de mystère, de mystique, elle convoque la spiritualité et invite à la transe puis à l'extase. Aux confins des musiques du désert, dans le métissage des cultures arabo-berbères et de l'Afrique Sub-Saharienne, cette proposition invitant à la multi-culturalité musicale et fraternelle sera la clôture parfaite de notre festival insulaire, ouvert sur le monde et distribuant de l'amour en pagaille dans les coeurs envoûtés par toutes ces musiques!

 

                                                                 Aux années prochaines!!

Mikhaële Elfassy

Majid Bekkas, Gnaoua Project, Jazz à Porquerolles, le 12 juillet 2023 @Alice Enrico

Majid Bekkas, Jazz à Porquerolles, le 12 juillet 2023 @Alice Enrico

                                                                                                                                                                                                                                                                  

Mardi 11 juillet
 
Grégory Privat Solo
"Yonn"

Grégory Privat, pianiste Martiniquais présente son premier projet solo intitulé « Yonn » qui signifie le chiffre 1 en Créole. L’unicité, l’unité, le premier des nombres premiers, autant de clefs pour ce voyage intimiste et poétique. Sa musique enveloppante nous mènera sur les pas de son moi intérieur. Spécialiste des techniques d’improvisation après une formation classique, il sait laisser voguer ses doigts sur le clavier au fil d’une inspiration fertile. Il puise aux sources de la culture antillaise, de la musique classique et du jazz pour nous embarquer dans son Odyssée du Un, dans son voyage solitaire dont il nous déroule la carte et son trésor. L’exercice du piano solo - voix est délicat, tel Yonathan Avishaï qui se révèle au public, se met à nu, se livre pour mieux renaître sur scène. Voilà que Grégory Privat se lance à son tour, ici sur l’île du jazz, dans la majesté du Fort Sainte-Agathe où la magie opère sans faille. Engagé sur le terrain des musiques caribéennes, ses rencontres musicales le conduisent notamment vers Sony Troupé et Jacques Schwarz-Bart avec qui il collabore régulièrement et qu’il retrouvera en collectif en deuxième partie de soirée.

Grégory Privat, Jazz à Porquerolles, le 11 juillet 2023 @Alice Enrico

Grégory Privat @Lili Le Gouvello

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Reggie Washington BLACK LIVES PROJET
From Generation to Generation

Dans la continuité du concert précédent porté par l’un des membres qui le représente, ce collectif mérite toute notre attention. Il s’agit d’un collectif d’artistes qui luttent à travers la musique pour l’égalité et la justice sociale. Tout un programme qui trouve naturellement sa place dans la proposition globale du Festival éminemment orientée vers la quête de liberté. Pas seulement la liberté éveillée, mais cette quête consciente, active, nichée dans tous les recoins de nos êtres et dans l’expression de nos actes. La condition noire, approchée ici par le prisme africain-américain, revêt une dimension  plus profonde encore sur cette problématique sensible et douloureuse. Les artistes noirs se mobilisent depuis des centaines d’années pour faire entendre leurs voix et ça continue aujourd’hui plus que jamais, malheureusement. Du trompettiste Ambrose Akinmusire avec notamment son Banyan Project, au batteur Justin Brown avec son album "Nyeusi" ("Noir", en Swahili), à un autre trompettiste Jeremy Pelt avec ses ouvrages « Griot » déclinés en plusieurs volumes où des musiciens noirs s’expriment sous forme d’interviews retranscrites (en référence à la tradition orale ouest-africaine), en passant par Samuel Bazawule (aka Blitz the Ambassador pour les amateurs de Highlife/Afrobeat)  musicien et cinéaste Ghanéen engagé, jusqu'au photographe plasticien Arthur Jafa, pour n'en nommer que quelques-uns, la génération actuelle se mobilise à son tour et fait avancer la cause comme leurs prédécesseurs. Ce passage d’une génération à l’autre est porté par le collectif, Reggie Washington en tête, composé de Grégory Privat, Jacques Schwarz-Bart, Sonny Troupé et Jean-Paul Bourelly qui ce soir vont nous éblouir comme nous émouvoir. Car LA MUSIQUE EST SOURCE DE VIE ET D’ESPOIR!

Mikhaële Elfassy

Black Lives Project @Lili Le Gouvello

Reggie Washington Black Lives Project, Jazz à Porquerolles, le 11 juillet 2023 @Alice Enrico

                                                                                                                                                                                                                                                                      

Lundi 10 juillet
 
Jacky Terrasson invite Kareen Guiock Thuram
Hommage à Nina Simone

Jacky Terrasson invite Kareen Guiock Thuram pour l’accompagner dans son hommage à Nina Simone, la Goddess of All Time, j’ai nommé Queen N! La Journaliste Kareen a quitté la présentation des émissions de télévision (temporairement) pour laisser place à l’Interprète Kareen et se consacrer pleinement à son premier album hommage à la reine du jazz. Et qui de mieux placé pour être aux côté de l’autrice-compositrice-interprète que l’un des pianistes les plus raffinés et les plus délicats du paysage francophone. Jackie Terrasson, lauréat 1993 du prestigieux concours international de piano Theolonious Monk, Victoire du Jazz 2003 pour le meilleur album de jazz français de l’année et qu’on ne présente plus, balance perpétuellement entre la France et les États-Unis d’où sont respectivement originaires son père et sa mère. Sa patrie aujourd’hui, c’est Porquerolles où il fait partie des piliers du festival. Ce projet est une rencontre unique, made in Jazz à Porquerolles et dont nous serons les heureux privilégiés. Kareen et Jackie nous embarquent pour un voyage VIP ! (Very Intense Porquerolles !)

Jacky Terrasson invite Kareen Guiock-Thuram, le 10 juillet 2023 @Alice Enrico

Jacky Terrasson invite Kareen Guiock-Thuram, le 10 juillet 2023 @Alice Enrico

Jacky Terrason Quartet dans les yeux d'Hector @Hector

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Michel Benita Quartet

Quand on parle de nomadisme, Michel Benita en connaît un rayon. Ce contrebassiste né à Alger a fait le tour des villes et des îles, de la Corse à Point-à-Pitre avant de se poser à Paris. Incontournable dans le paysage porquerollais, le contrebassiste fraîchement signé par le label ECM présente son nouvel album "Looking at Sounds", accompagné de ses acolytes du groupe "Ethics". Cet album est conçu en hommage à son comparse, le trompettiste Jon Hassell, récemment disparu, et compagnon de route de Brian Eno. Les deux musiciens se répondent par titres d'albums interposés, dans un chassé-croisé thématique convoquant les sensations visuelles et sonores. Se faisant l'écho l'un de l'autre sans le savoir, Hassell avait précédemment sorti un album intitulé "Listening to Pictures" et juste après celui de Benita, un autre intitulé "Seeing through Sounds". Ces deux-là sont décidément liés par une connexion on ne peut plus ultime qui les réunira ce soir sous les étoiles de Porquerolles! La soirée promet d'être autant chaleureuse que généreuse...

Mikhaële Elfassy

Michel Benita Quartet, le 10 juillet 2023 @Alice Enrico

                                                                                                                                                                                                                   

Dimanche 09 juillet
 
Krystle Warren, Goddess Of Our Time

Krystle Warren déconstruit tous les genres. Musicalement d’abord mais aussi physiquement. Cette autrice-compositrice-interprète, née à Kansas City dans le Misouri en 1981 vit une révélation en découvrant les Beatles à la télévision à l’âge de 13 ans. C’est décidé elle se consacrera tout entière  à la musique ! Des clubs de Kansas City à ceux de New York, le jazz est là mais pas que. Elle rencontre  des musiciens avec qui elle fonde le groupe The Faculty en 2005. Depuis 18 ans, accompagnée de ses comparses, elle trouve les mots pour évoquer ses tourments, ses découvertes et passer des chansons de l’innocence aux chansons de l’expérience.
Elle cultive la confusion des genres: son allure androgyne, sa voix envoûtante à la sonorité profonde et veloutée, ce contralto défini comme la voix de femme la plus grave, intriguent et subjuguent à la fois. Immanquablement, des références des temps modernes telle Meshell Ndegeocello, ou de tous les temps comme Nina Simone nous viennent à l'esprit.
On reste fascinés par la personnalité unique de cette Goddess of Our Time de la soul folk. C’est là, dans le gospel qui l’a nourrie, le blues qui fait partie d’elle depuis toujours, le jazz, la soul, la country, que les codes de genres musicaux se côtoient dans des frontières poreuses et malléables, dans le même esprit de liberté. Pourquoi s’enfermer dans des cases musicales, pourquoi se restreindre et surtout pourquoi ne pas laisser sa sensibilité déployer ses ailes et s’envoler où ses chemins la mène? Et ce soir ses chemins la mènent à nous pour notre plus grand bonheur !

 

Krystle Warren Trio @Lili Le Gouvello

Krystle Warren Trio, 09 juillet 2023 @Alice Enrico

Krystle Warren Trio, 09 juillet 2023 @Alice Enrico

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BCUC, Collectif engagé et enfiévré

BCUC est un collectif de musiciens sud-africains qui a pour devise Pour, Par et Avec le Peuple ! Ce groupe engagé qui chante dans les 11 langues officielles de l’Afrique du Sud, affiche sa philosophie  dès le début par l’acronyme de leur nom qui utilise 4 langues pour définir la conscience de la liberté par le peuple : Bantu (le peuple /Zulu), Continua (la continuité /Portugais), Uhuru (la liberté/Swahili), Consciousness (la conscience /Anglais).  Ils portent leur message haut et fort à chacun de leurs concerts endiablés. Leur énergie se diffuse dans tout le public en une transe communicative et instantanée, sublimée par la joie d’être là et de vivre ensemble ce moment de partage. On se sent porté, transporté, ému, solidaire et on a le sentiment très vif de participer collectivement, l’espace d’un concert, à une révolte salutaire et libératrice. Qui donnerait presque envie de rebaptiser le tableau de Delacroix par « La musique guidant le peuple (vers la liberté) » !  Au cœur de leur tournée frénétique, les BCUC font escale sur l’île et vont nous insuffler ce vent d’énergie, ce tourbillon de conscience, cette ferveur stimulante.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Mikhaële Elfassy


 

BCUC, le 09 juillet 2023 @Lili Le Gouvello

BCUC, le 09 juillet 2023 @Alice Enrico

BCUC, le 09 juillet 2023 @Lili Le Gouvello

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Approche de Porquerolles @Lili Le Gouvello

Amou' Caché, le Off indispensable au Festival Jazz à Porquerolles @Lili Le Gouvello

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